lundi 28 décembre 2009

Pop the Glock

Noël, c'est le moment où, de manière quasi généralisée, chacun rentre dans sa famille: ne restent à Paris que les locaux (en plus des touristes et visiteurs). Ca confère alors une ambiance particulière aux journées et soirées autour du 24/25.

Mercredi 23 Décembre: en route pour le rigoletto, micro-salle du bout du monde (porte des lilas) à laquelle j'avais failli me rendre en novembre pour le concert des Lovvers, sauf que non. S'y produisait Glockabelle, musicienne new yorkaise (un temps animatrice sur Radio Campus Paris): le set s'est divisé en une première partie au Glockenspiel, et une seconde, au Casiotone, le tout, pour un concert surprenant et captivant. Je ne vous dit pas tout, mais il faut absolumment voir sa technique au glockenspiel: Pour cela, rendez-vous en avril(?) en France, ou alors sur une date américaine des Fiery Furnaces, puisqu'elle joue avec eux.

Samedi 26, soirée cosy dans un appartement parisien, feat. Glockabelle, Flóp et Rivkah puisque tout ce petit monde est lié.



dimanche 27 décembre 2009

I was not ready

Sa venue à la Cigale le 13 novembre 2007 avait été pour moi, LE concert marquant, à l'échelle de ces quelques dernières années.
(exemple)

RIP Vic Chesnutt.

A lire, le très beau texte de Kristin Hersh ici.

Une vidéo, réalisée lors d'une tournée européenne aux cotés d'Elf Power en 2009.


Vic Chesnutt,
[...]
Is the actor Happy
(Texas Hotel Records, 1995)
About to Choke (Capitol, 1996)
[...]
North Star Deserter (Constellation, 2007)
At the Cut (Constellation, 2009)
[...]

samedi 26 décembre 2009

The Worst Christmas Ever

Joyeux Noël !
(ou pas)


Going outside, shoveling snow in the driveway,
Taking our shoes, riding a sled down the hillside
Can you say what you want?
Can you say what you want to be?
Can you be what you want?
Can you be what you want?

Our father yells, throwing gifts in the wood stove
My sister runs away, taking her books to the schoolyard,
In time the snow will rise
In time the snow will rise
In time the Lord will rise
In time the Lord will rise

Silent night
Holy night
Silent night
Nothing feels right


Sufjan Stevens, That Was The Worst Christmas Ever!
Songs for Christmas (Asthmatic Kitty, 2006)
www.myspace.com/sufjanstevens

mercredi 23 décembre 2009

"Le meilleur ami, c'est celui qui vient de mourir"

La nuit même où son autorité fut reconnue par tous les commandos rebelles, il se réveilla en sursaut pour réclamer à grands cris une couverture. Un froid intérieur qui le pénètrait jusqu'aux os et le mortifiait même en plein soleil, l'empêcha de bien dormir pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'il en prît l'habitude. L'ivresse du pouvoir commença à se gâter par bouffées amères. Cherchant un remède contre le froid, il fit fusiller le jeune officier qui avait proposé l'assassinat du général Téofilo Vargas. Ses ordres étaient accomplis avant d'être communiqués, avant même qu'il ne les connût, et allaient toujours beaucoup plus loin qu'il n'aurait osé les faire aller. Egaré dans la solitude de son immense pouvoir, il commença à perdre la boussole. Il était irrité par les gens des villages vaincus qui acclamaient l'ennemi. Partout il rencontrait des adolescents qui le regardaient avec ses propres yeux, qui parlaient avec sa propre voix, qui le saluaient avec le même air méfiant qui était le sien pour répondre à leur salut, et qui disaient être ses fils. Il se sentit dispersé, répété, et plus solitaire que jamais. Il acquit la certitude que ses propres officiers lui mentaient. Il se prit de querelle avec le duc de Malborough. "Le meilleur ami, avait-il coutume de dire, c'est celui qui vient de mourir." Il se lassa de cette incertitude, du cercle vicieux de cette guerre éternelle qui le trouvait en tel et tel endroit, toujours les mêmes, seulement plus vieux chaque fois, plus ravagé, plus ignorant du pourquoi, du comment, du jusques à quand. Il y avait toujours quelqu'un en dehors du cercle de craie. Quelqu'un qui avait besoin d'argent, qui avait un fils atteint de coqueluche ou qui désirait s'en aller dormir à jamais parce qu'il ne pouvait plus supporter dans sa bouche le goût de merde de la guerre, et qui, cependant, réunissait ses dernières forces pour se figer au garde à vous et rapporter: "Rien à signaler, mon colonel." Et ce rien à signaler était précisément la chose la plus épouvantable dans cette guerre qui n'en finissait pas : rien ne se passait. Seul, abandonné par les présages, fuyant le froid qui devait ne pas le quitter jusqu'à la mort, il s'en vint chercher un dernier refuge a Macondo, à la chaleur de ses plus anciens souvenirs.

100 ans de Solitude, Gabriel Garcia Marquez (1965)

mardi 22 décembre 2009

2009, un palmarès




Top Tape Vol.7 (S2) est ligne, et avec elle, ma sélection 2009 d'albums, singles et concerts. Ca se passe ici. N'hésitez pas à partager sur l'article en question votre bilan de l'année... en plus, vous pourrez gagner un T-Shirt de the XX.


Albums
Clues - s/t (Constellation / Differ'ant)
Bowerbirds - upper air (dead oceans / differ'ant)
Flaming Lips - Embryonic (Warner)
Whitest Boy Alive - Rules (Bubbles / Differ'ant)
Mt Eerie - Wind's poem (Tomlab / Differ'ant)
Felix - You are the one i Pick (kranky / Differ'ant)
Sholi - s/t (Quaterstick / import)
Dominique A - La Musique / La Matière (Cinq7 / Wagram)
Built To Spill - There's no Enemy (Warner)
Loney Dear - Dear John (EMI)

Sans oublier :
Bear In Heaven - Beast Rest Forth Mouth (hometapes / import)
Black Heart Procession - Six (Temporary Residence / Differ’ant)
Dial M for Murder - Fiction of her Dreams (Tapete / Differ’ant)
Doom - Born Like This (Lex / Differ’ant)
Grizzly Bear - Veckatimest (Warp / Discograph)
Klub des 7 - La Classe de Musique (Encore)
Le Coq
- D’arradon (arbouse / anticraft)
Memory Tapes - s/t (Rough Trade / import)
Mos Def - the Ecstatic (Downtown)
Music Go Music - Expressions (Secretly Canadian / Differ’ant)
Nurses - Apple’s Acre (Dead Oceans / Differ’ant)
Phoenix - Wolfgang Amadeus Phoenix (Cooperative Music)
P.O.S. - Never Better (RhymeSayers)
Rone - Spanish Breakfeast (InFiné / Discograph)
Speech Debelle - Speech Therapy (Big Dada / PIAS)
Swan Lake - Enemy Mine (Jagjaguwar / Differ'ant)
Tortoise - Beacons of Ancestorship (Thrill Jockey / PIAS)
V/A - Can you Dig it? (Soul Jazz records)
Vitalic
- Flashmob (Citizen ; PIAS)
Wolf Parade - At Mount Zoumer (Sup Pop / PIAS)


Singles / EP (en plus des albums sus cités):
Annie - Songs remind me of you ; Arnaud Fleurent-Didier - France Culture ; Bill Callahan - All thoughts are prey to some beast ; Casiokids - Fot I Hose ; Chapelier Fou - s/t EP ; General Bye Bye - Alphabet ; Malajube - Porté Disparu ; Pilöt - Mantes religieuses ; Small Black - Kings Of Animals [import] ; Starfucker / Pyramiddd - Medicine ; the Rakes - Shackleton ; Yeah Yeah Yeahs - Dull Life


Concerts :
CocoRosie @ L'Usine / Genève
Whitest Boy Alive
@ Cigale
Rien
@ l'international
Albin de la Simone + Tante Hortense
@ Java
Tim Exile
@ Batofar
Frère Animal
@ Radio Campus Paris
Bowerbirds
@ Point FMR
Jarvis Cocker
@ Galerie Chappe
a Hawk and a Hacksaw
@ New Morning
Dominique A
@ Radio Campus Paris
Sparklehorse+Fennesz
@ Trabendo
Stars like Fleas
@ Beaubourg
Clues + Hold your horses
@ Glaz'art
Themselves
@ Point FMR
Mariee Sioux + Matt Bauer
@ Radio Campus Paris

dimanche 20 décembre 2009

in love with a sexy lady

Je poursuis lentement le visionnage de la saison 2 de Flight of the Conchords. Mention spéciale pour l'épisode 6, Love Is a Weapon of Choice, feat. Brahbrah, dont Bret et Jemaine tombent immédiatement amoureux.
La femme idéale version "indie" a donc un esprit assez décalé, et du charme (sans forcément être une pin-up):
On se souvient du délicat compliment adressé par Jemaine dans un épisode précédent
- You're so beautiful, You could be a part time model.



Bret: I think I've fallen in love with a girl and it's serious.
Jemaine: Oh, that's great news Bret, tell me 'bout that girl that's so serious.
- Oh, well I don't really know her.
- Oh, that don't sound so serious.
- We're serious, I'm delirious.
- Sounds serious.
- Yeah.
- That's cool. I met a new girl too.
- Have you?
- Yeah.
- One of those girls you met on the net?
- No, we really met.
- Well, that's great news.
- What's she like, what does she do?
- All I know, dawg, is that she's careless with her dog.
I'm not sure what she does, but she makes me want her.
She makes me wanna get on top of her.
- Oh, that sounds great, man. That sounds great hey, wait!
- What?
- Maybe I'm crazy but when did you meet this lady? [...]
Are you talking about a girl with a beautiful smile?
- Yeah!
- Like strawberry wild?
- Yeah! Yeah!
- Blueberry track suit pants!
- White chocolate skin!
- And socks!
- That sounds like her!
[...]

Flight of the Conchords, We're both in love with a sexy lady
I told you I was freaky (Sub Pop, 2009)
www.myspace.com/conchords

En vidéo, ça donne ça :

lundi 14 décembre 2009

Welcome to Julian(s)



Julian Casablancas (of the Strokes),
Phrases for the Young (RCA, 2009)

Julian Plenti (aka Paul Banks of Interpol),
Julian Plenti is Skycraper (Matador, 2009)

dimanche 13 décembre 2009

You'll see him in your nightmares / You'll see him in your dreams

Des paroles pour une fois assez narratives, celles du morceau Red Right Hand de Nick Cave, que je diffusais tantôt dans Top Tape.
On y retrouve un assassin manipulateur (de la pire engeance, donc) qui rappelle le pasteur de La Nuit du Chasseur (joué par Robert Mitchum) (1955)


Take a little walk to the edge of town, go across the tracks
Where the viaduct looms like a bird of doom, as it shifts and cracks
Where secrets lie in the border fires, in the humming wires,
Hey man you know you're never coming back
Past the square, past the bridge, past the mills past the stacks
On a gathering storm comes a tall handsome man
In a dusty black coat with a red right hand.

He'll wrap you in his arms tell you that you've been a good boy
He'll rekindle all the dreams it took you a lifetime to destroy.
He'll reach deep into your soul, steal your shrinking soul
but there wont be a single thing that you can do
He's a god, he's a man, he's a ghost, he's a guru
They're whispering his name though this disapearing land
But hidden in his coat is a red right hand

You dont own no money? He'll get you some
You don't have no car? he'll get you one
You dont have no self respect you feel like an insect,
Well dont you worry buddy 'cause here he comes
Through the ghettos and the barrio and the bowery and the slums
A shadow is cast wherever he stands
Stacks of green paper in his red right hand

You'll see him in your nightmares, you'll see him in your dreams
He'll appear out of no where but he aint what he seems
You'll see him in your head, on the TV screen
And hey buddy, I'm warning you to turn it off
He's a ghost, he's a god, he's a man, he's a guru
You're one microscopic cog in his catastrophic plan
designed and directed by his red right hand.


["A shadow is cast wherever he stands"]
[L'ombre du prédateur, dans la nuit du chasseur et M le Maudit ]



Une deuxième version de ce morceau devait être enregistrée un peu plus tard, pour Murder Ballads (1996), sous le titre "Song of Joy" (c'est le morceau d'ouverture de 9minutes avec les La la la la la la la la la la, pour ceux qui l'ont en tête).

Nick Cave y chante :

They never caught the man
He's still on the loose
It seems he has done many many more
Quotes John Milton on the walls in the victim's blood
The police are investigating at tremendous cost
In my house he wrote "his red right hand"
That, I'm told is from Paradise Lost

Et effectivement, la locution "Red Right Hand"vient du long poème épique en 10 chapitres qu'est Paradise Lost (1667) :

What if the breath that kindl'd those grim fires
Awak'd should blow them into sevenfold rage
And plunge us in the flames? or from above
Should intermitted vengeance arm again
His red right hand to plague us?

Pour être tout à fait complet, je me dois de citer la note de pied de page, relative à cette référence :

Red Right Hand: The phrase appears to be a translation of "rubente dextera" from Horace, Odes1.2.2-3.

Texte et traduction complètes de cette ode à Auguste César, aka Octave, ici

Nick Cave, Red Right Hand
Let Love In (Mute, 1994)
www.myspace.com/nickcaveandthebadseeds

Nick Cave, Murder Ballads (Mute, 1996)
Charles Laughton, La Nuit du Chasseur (1955)
Fritz Lang, M Le Maudit (1931)
John Milton, Le Paradis Perdu (1667)
Horace, Odes (-0023)

(Les liens relatifs à ces oeuvres sont disséminés dans l'article)

vendredi 11 décembre 2009

un espace fait de solitude et d'oubli

"The best films are like dreams you're never sure you've really had"
C'est ce que disait un peu plus bas le personnage interprété par Tilda Swinton dans "the limits of control"... En l'occurence, je trouve que ça vaut aussi pour les romans.
En guise d'illustration, voici un (premier) extrait de Cent ans de Solitude, qui d'ailleurs rappelle certaines images d'"Aguirre ou la Colère de Dieu".


Les premiers jours, ils ne rencontrèrent aucun obstacle majeur. Ils empruntèrent le rivage caillouteux pour descendre jusqu'à l'endroit où des années auparavant, ils avaient découvert l'armure du guerrier, et de là, s'engouffrèrent dans les bois par un sentier d'orangers sauvages. Au bout de la première semaine, ils tuèrent et firent rôtir un cerf mais se contentèrent d'en manger la moitié et salèrent le reste pour les jours à venir. Cette précaution leur permettait de retarder le moment où il leur faudrait recommencer à manger du perroquet dont la chair bleue avait une âpre saveur de musc. Par la suite, pendant plus de dix jours, ils ne revirent plus le soleil. Le sol devint mou et humide, semblable à une couche de cendres volcaniques, et la végétation multiplia ses pièges, les cris d'oiseaux et le tapage des singes se firent de plus en plus lointains, et le monde devint triste à jamais. Les hommes de l'expérience se sentirent accablés par leurs propres souvenirs qui paraissent encore plus anciens dans ce paradis humide et silencieux, d'avant le péché originel, où leurs bottes s'enfonçaient dans des mares d'huiles fumantes et où ils s'acharnaient à coups de machette sur des lis sanglants et des salamandres dorées. Pendant une semaine, presque sans échanger une parole, ils progressèrent en somnambules dans un monde de désolation, à peine éclairés par la faible réverbération d'insectes phosphorescents, et les poumons oppressés par une suffocante odeur de sang. Ils ne pouvaient revenir en arrière car le chemin qu'ils ouvraient se refermait aussitôt sur leurs pas, étouffé par une végétation nouvelle qu'ils voyaient presque repousser sous leurs yeux. "N'importe, disait José Arcadio Buendia. L'essentiel est de ne jamais perdre le sens de l'orientation." Se fiant toujours à la boussole, il continua à guider ses hommes en direction du nord invisible, jusqu'à ce qu'ils réussirent à sortir de cette contrée enchantée. Ce fut par une nuit épaisse, sans étoiles, mais les ténèbres étaient impregnées d'un air pur, nouveau. Epuisés par leur longue marche, ils suspendirent lerus hamacs et dormirent à poings fermés pour la première fois depuis deux semaines. Quand ils se réveillèrent, le soleil était déjà haut: ils restèrent stupéfaits, fascinés. Devant eux, au beau milieu des fougères et des palmiers, tout blanc de poussière dans la silencieuse lumière du matin, se dressait un énorme galion espagnol. Il penchait légèrement sur tribord et de sa matûre intacte pendaient les vestiges crasseux de sa voilure, entre les agrès fleuris d'orchidées. La coque, recouverte d'une carapace uniforme de rémoras fossiles et de mousse tendre, était solidement encastrée dans le sol rocheux. L'ensemble paraissait s'inscrire dans un cercle coupé du reste du monde, un espace fait de solitude et d'oubli, protégé des altérations du temps comme des us et coutumes des oiseaux.



Cette image d'un navire perché au sommet d'un arbre est la première que j'ai vue du film de Werner Herzog... Et j'ai tout de suite su que ce j'adorerais ce film (un peu comme quand on entend 10 secondes de labradford)

100 ans de Solitude, Gabriel Garcia Marquez (1965)
Aguirre ou la Colère de Dieu, Werner Herzog (1972)

mercredi 9 décembre 2009

Everyone who pretended to like me is gone

Crossed Covers, épisode je sais plus combien... Ca commençait à faire un moment. J'entame cette série, non pas par la pochette qui l'a initiée (the Shoes), mais par la plus populaire, celle de Green Mind de Dinosaur Jr (premier album sans Lou Barlow).



Viennent ensuite le premier album des Walkmen et le dernier single de the Shoes


Je crois me rappeler qu'à l'époque de la sortie de "Everyone who pretended to like me is gone" (2001), les Walkmen confiaient en interview ne pas connaître l'auteur de la photographie qu'ils avaient utilisée... Sans doute, Google Image n'existait-il pas encore :
Il s'agit de Lewis Wickes Hine.

Quant à la première photo, c'est plus facile. Elle est l'oeuvre de Joseph Szabo, et a été publiée dans le recueil "Almost Grown" (1978).
La voici dans son format original.


L'ouvrage comportait également des poèmes, écrits par des ados... Afin de coller à ma ligne éditoriale, je produis ici celui qui accompagnait ce cliché.

I know it hurts
all the pain
rips your heart apart
But I'm here
I'll hold you
shelter you from the wind
I can make it stop
raining on your soul.
Look into my heart
there the sun glows
I'll open up for you
I'll let you in
just try
test it
touch on the surface
and submerge yourself
in my love
I promise you
the deeper you fall
the tighter I'll hold.
I'll fill the holes you've
drilled
if only you'll throw
your drill away.

-Jill Newman


Mmmmm...

Trois pochettes d'albums avec des enfants qui se prennent pour des adultes, c'est pauvre:
J'en ai forcément oublié des tonnes, n'hésitez pas à m'en faire part!

Dinosaur Jr, Green Mind (WEA, 1991)
the Walkmen, Everyone who pretended to like me is gone (Sart Time, 2002)
the Shoes, People Movin (Green United Music, 2009)
Joseph Szabo, Almost Grown (1978)
www.photosofteenagers.com

[Edit: En privé, Céline de Paris me met sur la piste de U2, avec non pas 'War', mais la pochette de ce premier Best Of.]

[Edit2: Un peu plus tard, Gui de Rouen a su identifier la pochette que je recherchais, celle avec un angelot fumant des cigarettes. C'était Van Halen, bien sûr! J'ajoute encore the Pretty Reckless]

U2, Best of (Island, 2008)
Van allen, ...
the Pretty Reckless, light me up (Interscope, 2010)

Encore :



Standstill - Unsolved (s/r, 2012)
Meursault, Something for the weakened (Song by Toad, 2012)
Afghan Whigs, Gentlemen (Elektra, 1993)

dimanche 6 décembre 2009

La vida no vale nada

Blonde: Are you interested in films, by any chance? I like really old films. You can really see what the world looked like, thirty, fifty, a hundred years ago. You know the clothes, the telephones, the trains, the way people smoked cigarettes, the little details of life. The best films are like dreams you're never sure you've really had. I have this image in my head of a room full of sand. And a bird flies towards me, and dips its wing into the sand. And I honestly have no idea whether this image came from a dream, or a film. Sometimes I like it in films when people just sit there, not saying anything.

the Limits of Control, Jim Jarmusch (2009)

samedi 5 décembre 2009

Wasteland

J'ai mis la dernière émission en ligne,
feat Black Heart Procession, Pinback, Nick Cave, Foals (ca, c'est pour les morceaux "repères"), et des trucs en devenir, type Beat! Beat! Beat!, Silver Columns... Au final, pas mal de groupes européens, ce qui est assez rare, dans Top Tape.


Emission et playlist complète, ici:
Top Tape Vol.6, Saison 2

La prochaine émission sera celle du bilan 2009.

Il faut que je m'y attèle dare-dare, même si j'ai déjà dû m'y préparer en octobre, pour la chronique musique du numéro de fin d'année de l'Etudiant

(en kiosque ces jours-ci).

Bien sûr, amis lecteurs, je me réjouis de lire le votre !

jeudi 3 décembre 2009

La noble cause des chanteurs à lunettes

La suite de ...
(A lire impérativement, avant de passer à la suite)

Résumé de l'épisode précédent
(à lire sur le ton d'un résumé de série TV mièvre) :

Pascal Bouaziz, après avoir perdu, retrouvé, puis reperdu ces lunettes dans les eaux libanaises de la Mer Méditerrannée se voit dans l'obligation de les remplacer sur place, à Beyrouth. L'opticienne, douce et gentille quoique baraquée, lui propose des lentilles... D'abord farouchement opposé à cette idée, Pascal finit par accepter.

Le surlendemain...


ARRRGH ! Mais qu'est-ce que j'ai fait !!! Des lentilles !! Mon Dieu ! Elvis ! Buddy ! Roy ! Steven ! Johnny ! J'ai trahi ! J'ai trahi… J'ai trahi la cause… La grande et noble cause, la seule et unique valable, la seule qui mérite de se lever le matin (de militer même, pourquoi pas ?), la merveilleuse et belle et impérissable cause des chanteurs à lunettes… Je suis… Je suis un sale traître de chanteur coquet à la con. Me pardonnerez-vous jamais ? Ô vous mes anciens confrères en infortune ? Ô vous mes idoles en chanteurs myopes ! J'ai trahi… Je suis une merde, j'habite Bastille. Je suis graphiste, et j'habite Bastille… Je fais du skate… Je suis en dessous de tout… Je suis… Rien… Je suis… Je suis… Quand même vachement surpris (par parenthèse) de l'image tenace de chanteur intellectuel, tête à claques, premier de la classe, qui te tombe dessus dès que t'as des lunettes. C'est vrai que c'est bizarre ça, non ?
On doit supposer, et je suppose moi-même ce qu'on doit supposer, on doit supposer, que si t'as la vue basse c'est que tu dois avoir lu beaucoup de livres… C'est ça ? T'as lu tellement de livres, tellement, tellement de livres que t'as tellement fatigué tes yeux que ben voilà c'est con mais maintenant t'es myope, hé tête de noeud d'intellectuel, ça t'apprendra ! À lire des livres ! Pauv' con ! T'es myope maintenant ! Eh ouais !
Bon évidemment, la plupart des enfants qui portent des lunettes, au mieux, au pire, tous les livres qu'ils ont pu lire, c'est l'intégrale de Oui-Oui. Ça fatigue pas tant les yeux que ça, si ? Oui-oui ? Le Club des Sept ? C'est mauvais ? Pour les yeux ? En résumé, je résume… On pense qu'une déficience, comme la myopie en est une, une déficience pour une certaine activité, la lecture notamment, prédispose particulièrement l'individu à cette même activité. On penserait de même que quelqu'un qui boîte comme un boiteux, eh bien il est a priori hyper doué pour le marathon. Quelqu'un qu'a qu'une main, a priori toujours, il est hyper fort pour applaudir ? C'est ça ? On suppose…
Ceci dit, ceci dit, je veux bien reconnaître, je concède, et il est probable que Elvis Costello, avec ses lunettes, ait lu plus de livres que tout Mötley Crüe réuni. Que Morrissey ait vu plus de films italiens des années 60 que tout Robbie Williams réuni… Que John Lennon ait écrit plus de livres que n'en ont lus tous les chanteurs de reggae français … Je veux bien. Et ils ont des lunettes, Elvis, Steven et Johnny, tous ceux-là, je concède. Mais… Oui mais, Buddy Holly…


La suite est à lire dans:
Le traître
, par Mendelson dans
MiNiMuM R0CK'N'R0LL Tome 5 - Binocles, Oeil de Biche et verre Fumés
minimumrocknroll.free.fr
mendelson.free.fr